Parcours artistique

Je prends mon ombre en photo depuis longtemps, au hasard de mes promenades. Il suffit qu’il y ait du soleil ou une source de lumière. Pour m’amuser, je fais des mouvements, des figures, voire des cabrioles. Je joue avec le mouvement, avec le paysage, avec les saisons, l’aube ou le soleil couchant. Ma seule contrainte est de cacher mon appareil photo, ce qui peut m’amener à faire des belles contorsions !

Je danse avec mon ombre et souvent elle me surprend.

Photographier son ombre offre des possibilités infinies. Mon ombre, c’est moi, mais pas vraiment moi. Mon ombre est souvent élégante, légère. Elle est parfois énigmatique ou même monstrueuse…parce qu’une ombre prend la forme de la matière qui la reflète. Toujours, elle est épurée et laisse place à l’imaginaire. C’est pourquoi mes ombres n’ont pas de nom…ainsi vous pouvez leur donner celui que vous voulez !

Alors, laissez-vous porter par cet univers…Je vous souhaite bon voyage avec mon ombre.

Claire Pontais

Je précise que mes photos ne sont pas retouchées.

Livres

"Avancer malgré tout" est un livre qui parle de départ, de fuite, d'empêchement, de barrière...et d'espoir. C'est mon ombre qui le raconte.

Là-bas.

Auteur Alain Tchungui, Illustration Claire Pontais - Editions Libro Véritas

Là-bas, ce n'est pas comme ici.

Là-bas, chaque matin, on désigne au sort les petites filles qui partiront travailler à l'usine temporelle. Elles embrassent leurs parents, prient le Seigneur, s'encouragent mutuellement.

Des chauffeurs, triés sur le volet –il est hors de question qu'ils aient des états d'âme–, les conduisent à l'usine où une surveillante à képi leur explique ce qu'elles auront à faire.

Ensuite, elles travaillent. Elles travaillent jour et nuit, sans arrêt. Elles ne sont pas là pour s'amuser, mais pour fabriquer le précieux Temps gagné, le futur, l'avenir, qu'on intercalera entre le Temps présent et la si menaçante Apocalypse. C'est ce Temps gagné qu'on vit jour après jour Là-bas et seules les petites filles ont les doigts assez fins, la vue assez perçante, l'esprit assez libre, pour usiner correctement le temps.

Quand elles ont fini de travailler, elles se couchent et elles meurent. On les appelle des éphémères...